Journées Maïmonide
Grenoble, 28 novembre - 9 décembre 1985
A l'initiative du Cercle Bernard Lazare-Grenoble
et en coopération avec
- Congrès juif mondial (section Grenoble)
- Association cultuelle israélite de Grenoble
- Centre culturel juif de Grenoble
- Institut de Philosophie et Sociologie de l'Université de Grenoble
En 1985, l'UNESCO a proposé à la Communaut Internationale de célébrer le 850ème anniversaire de la naissance de Mosch Ben Maïmon dit Maïmonide (Mars 1135-décembre 1204).
Un choix symbolique à l'heure de la montée des intégrismes religieux et des violences partout dans le monde et, particulièrement, au Moyen-Orient.
Sensible au pluralisme des cultures, Maïmonide lutta toute sa vie contre l'obscurantisme. Soucieux de préserver la tradition juive dans laquelle il fut élevé,
il se laissa imprégner par les diverses cultures méditerranéennes qu'il connut du fait de ses exils successifs.
Mais il chercha surtout à repenser ces diverses traditions à la lumière de la Raison Occidentale :
- Philosophe juif, il s'engagea dans l'étude de la pensée arabo-islamique.
- Penseur de la théologie juive, il chercha à concilier la raison et la foi, et prit le risque de pourfendre l'irrationnel.
- Savant talmudiste, il mit en ordre ce code religieux, l'enrichit de nombreux commentaires, et en donna un abrégé accessible à tous.
- Homme de loi, il rédigea un traité à l'usage des minorités.
- Médecin, il fut assez "moderne" pour penser l'homme comme une totalité dans laquelle l'âme et le corps sont indissociables.
Maïmonide en son temps et en ses lieux
- Cordoue-Jérusalem : un film de Georges Nizan
- Maïmonide, sa vie, son oeuvre : conférence de Michel Serfaty
- Jeudi 28 novembre 1985, 20h30 au CCJ, Grenoble
Actualité de Maïmonide
Maïmonide au carrefour des civilisations méditerranéennes
- Conférence-débat, samedi 7 décembre 1985 à 18h30
à la Bibliothque du Centre Ville, rue de la République, Grenoble
avec
- Jacques Hassoun, psychanalyste, écrivain, auteur de Le même livre
- Alfred Morabia, professeur au département d'études islamiques, Université de Toulouse
Séminaire
- Dimanche 8 décembre 1985 de 14h à 18h30
à la Maison de la Culture de Grenoble
- Jacques Hassoun, La vie exemplaire de Maïmonide
- Joël Askenazi, Maïmonide, penseur politique, serait-il sioniste aujourd'hui ?
- Alfred Morabia, L'éthique sociale de Maïmonide
- Jocelyne Askenazi-Gerson, Maïmonide, la maladie, la guérison.
Colloque Judaïsme et Raison occidentale
Sous la présidence du professeur Emmanuel Lévinas
- à l'UER de philosophie, salle des colloques,
Domaine universitaire, Saint Martin d'Hères
En collaboration avec l'Institut de Philosophie et Sociologie de l'Université de Grenoble
Programme
- 9h00-9h15 : Allocution de bienvenue de A. Kelkel, Directeur de l'UER Philosophie et Sociologie.
- 9h15-9h30 : Ouverture du colloque par Emmanuel Lévinas, Président.
- 9h30-10h00 : Jacques Hassoun, écrivain et psychanalyste, Paris, Juifs ou samaritains ?
- 10h00-10h25 : David Kessler, Le projet philosophique juif, une approche anthropologique.
- 11h00-11h25 : Alfred Morabia, Université de Toulouse, Raison et Tradition dans le judaïme médiéval :
la querelle maïmonidienne en Espagne et dans le Languedoc aux XIIIe et XIVe siècles.
- Débat
- 14h30-15h30 : Sylvain Zac, Université de Paris, Spinoza, critique de Maïmonide.
- 15h30-16h30 : Joël Askenazi, Centre Universitaire d'Etudes Juives, Paris, Les sources hébraïques de la pensée de Spinoza.
- 16h30-17h15 : Emmanuel Lévinas, Commentaire de textes de Maïmonide.
- Débat et conclusion
Brèves
Notre tradition
Il y a longtemps, dans une synagogue d'Odessa avait lieu un service religieux.
La moitié des présents s'est mise debout, et l'autre moitié est restée assise.
Les assis ont commencé à réclamer que les autres se rassoient,
et ceux qui étaient debout ont réclamé que les autres suivent leur exemple...
Le rabbin, qui ne savait pas quoi faire, décida de s'adresser au fondateur
de la synagogue, le vieux Moïché.
Il invita un représentant de chaque fraction, et ils allèrent tous chez Moïché
pour lui demander conseil.
Le représentant des "debout" demanda :
- Être debout pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le représentant des "assis", tout content, demanda :
- Alors, se tenir assis pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le rabbin, perplexe, dit :
- Mais... pendant le service, une moitié se met debout et l'autre reste assise,
et les querelles s'ensuivent...
- Voilà! - dit le vieux Moïché. - Ça, c'est notre tradition !
